¤*¤*¤ LA PRÉSENTE ¤*¤*¤

Publié le par SCIBOR Serge

Aile, Elle, présente ...

Aile, Elle, présente ...

¤*¤*¤ LA PRÉSENTE ¤*¤*¤

¤ Innocemment, lors de mes escapades pyrénéennes, souvent ponctuées de nuits en cabanes … Innocemment écris-je, je LA sentais près de moi bien que restant en notre demeure …

¤ Ainsi SA présence, non matérielle mais tant « pénétrante, enveloppante » m'était-elle « offerte » à distance … Elle redevenait concrète, tangible, physique dès mon retour « chez nous » …

¤ Comment exprimer ce bonheur né du passage de l'imaginaire où la femme aimée est « pensée » au réel permettant de la caresser, de l'embrasser, d'échanger avec ELLE !? Échanger … tout est déclenché en mon esprit … oserais-je … « en mon âme » d'athée ?

¤ Quel plaisir était le nôtre de relater , d'entendre raconter ce que chacun de nous avait fait et vu durant cette « séparation » temporaire devenant trait d'union ...

¤ En notre couple la miscibilité de nos êtres pouvait se suggérer fusion … Sans niaiserie du type « amoureux de Peynet » … Elle restait ELLE, Moi … même… mais nous étions nous … une SEUL nous …

 

¤ Et puis … et puis … vint le mal la minant ...mes doigts n'ont pu empêcher sa fluidité vitale de … s'échapper … j'eus beau les serrer tant et plus … la voyant s'étioler, s'effacer sur le lit médicalisé, son ultime couche (1) ... seules des cendres se trouvèrent en l'urne que mes mains recueillirent …

¤ AILE devint ainsi partante … et moi, oiseau sans ELLE … écouter, en voiture, à la maison, ces chansons de Brel et de Brassens que nous aimions tant me fut insupportable ...

¤ Mais … Pourtant … Mais heureusement … les parcours à rebrousse temps vers ce columbarium voisin de la première maison que nous habitâmes en ce village … quarante et un ans avant son départ en fumée … ces cheminements à rebours donc voient s'enlacer nos … esprits … s'entrelacer ?

¤ Plus humainement si la fusion physique n'est plus … envisageable … la miscibilité de nos « pensées » … apparemment décalées, s'impose étrangement à moi …

¤ En inversant « La Manik » de Georges Dor « Elle se prolonge en moi … Comme le fleuve dans la mer … et la fleur dans l'abeille » … en :

¤ M'aidant à ressentir du bonheur à la vue d'un jeune couple d'amoureux semblable à celui que nous fûmes … pourtant, lors des premiers jours suivant son décès, que cela me fit mal … mais, depuis, ELLE est intervenue ...et la permanence, l'actualité, des amours humaines me sont rendues évidentes … et si belles, cautérisantes … Par leur douce évocation du nôtre ...

¤ M'évitant de devenir un vieillard aigri par le simple constat de ces décennies de bonheur amoureux que nous vécûmes (je souris à ses agacements devant mes abus de passé simple!) ...ces plus de cinq fois dix années passées à ses côtés … que l'expression « à ses côtés » s'avère fade et peu fusionnelle ! Tout cela m'interdit d'être chevalier à la triste figure … Et m'incite à la mansuétude pour les comportements irascibles voire acariâtres de ceux n'ayant pas vécu expérience semblable et constatant le vide passionnel de leurs années enfuies …

¤ M'incitant à ne pas geindre sous quelque peine que ce soit, y compris le manque d'ELLE … la noblesse, la dignité de son comportement lors de ses ultimes mois s'affirment en modèles ...

¤ Échanger ...s'impose encore, de nouveau à moi … la voici « présente, à mes côtés » … à titre posthume oserait un cynique (au sens d'aujourd'hui) ...Nous échangeons par ce qui se perpétue d'Elle en moi … même se prolonge … ne vous méprenez pas je ne suis ni illuminé ni adepte des tables tournantes spirites ...Simplement « Elle se prolonge en moi» ...Finalement « plus qu'à mes côtés » …

¤ D'ailleurs, à ce sujet de se trouver à mes côtés … Je me référais souvent à Camus … ELLE non, n'en ayant pas besoin, camusienne par essence … me rappelant, lors de mes emportements, exagérations, à « L'intransigeance exténuante de la mesure » sans citer Albert ...Mais nous nous rejoignions en notre couple, appliquant «  Ne marche pas devant moi, ne reste pas derrière, marche à mes côtés »... Amour sans hiérarchie entre ses acteurs ...Où le « Qui ne donne rien n'a rien. Le plus grand malheur n'est pas de ne pas être aimé mais de ne pas aimer. » ne s'appliqua à aucun d'entre nous deux … tant notre amour fut réciproque ...

¤ L'espoir, la ... certitude qu'un effleurement … réel ? … me permettra de nouveau d'écouter ces chansons tant partagées sans rendre des larmes… de regarder des photographies témoignant de sa beauté sans regard mouillant … m'accompagne, s'impose à moi … Au columbarium, me tournant vers l'habitation nous accueillant lors de notre arrivée « ici », peut-être verrais-je ces chevaux bleus qui nous survolèrent lors d'une fusion physique particulièrement … forte ? …(2)

¤ Je ne pense pas dormir de nouveau en cabane et ne reviendrai pas lui conter ce que j'ai vu et ressenti … Mais un autre partage …

 

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  1. Après son retour de l'Oncopole et l'abandon de l'espoir d'une issue favorable à une intervention chirurgicale … durant cinq mois je vis mon aimée « s'effacer » … avec dignité sans geindre … cela fut long et si court à la fois … Comprend qui veut …

  2. J'ai publié, sur mon blog, un poème relatant cette « expérience » unique … lors d'un « - - - - » (mettez-y le terme approprié et délicat) je vis des chevaux bleus me survoler, en la chambre … elle me confia qu'il s'était passé un phénomène étrange... un lien donc :

 

http://scibor-serge-camusard.over-blog.com/2017/07/un-amour.html

 

 

 

 

 

 

 

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